Villeurbanne : Génocide Arménien et commémoration, notre rencontre avec Jules Mardirossian

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De formation scientifique, Jules Mardirossian a travaillé sur les questions de crimes contre l’humanité, de diversité culturelle dans le cadre des Etats nations. Il a étudié les évolutions géopolitiques du Caucase, du Moyen-Orient et de l’Asie centrale. Président du Centre d’études de documentation et d’informations arméniennes (CEDIA) Fondateur et actuel président du magazine mensuel « France-Arménie »., il est plus particulièrement responsable dans cette publication de la rubrique « Fenêtres sur le monde », mettant en valeur les nouvelles parutions d’ouvrages et d’articles scientifiques traitant des questions géopolitiques, sociétales et de crimes contre l’humanité. Il est également Président de l’association pour le Mémorial lyonnais du génocide arménien (MLGA), monument inauguré le 24 avril 2006.

C’est à l’occasion de la semaine de commémoration des génocides (arménien, tutsi etc) que l’équipe du Centre pour l’égalité a eu le plaisir de rendre visite à Jules Mardirossian dans les locaux du magazine France Arménie de Villeurbanne.

Tout d’abord, rappelons que la journée de commémoration du génocide arménien (en arménien : Եղեռնի զոհերի հիշատակի օր) est un jour férié en Arménie et dans le Haut-Karabagh ayant lieu chaque 24 Avril. Il est également l’occasion de commémorations par la diaspora arménienne à travers le monde. À Erevan, un défilé conduit traditionnellement des centaines de milliers de personnes jusqu’à Tsitsernakaberd. Le 24 avril est la date de la rafle des intellectuels arméniens en 1915 à Constantinople.

Avec Monsieur Mardirossian nous avons surtout abordé l’histoire du génocide et  la forme qu’ont prises les commémorations de ce drame en France et particulièrement à Lyon.

Si les premiers Arméniens sont arrivés en France dans les années 20 et 30, des communautés arméniennes ont ensuite été présentes dans le monde arabe et notamment au Liban et en Syrie mais aussi ailleurs en Europe comme en Grèce par exemple.

Les commémorations avaient d’abord lieu en secret, à l’abri des regards dans des lieux souvent cachés où  » l’entre-soi » prédominait.  C’est en 1974 que pour la première fois en France une marche publique est organisée. Avec l’aide de plusieurs associations et des amis des Arméniens, ainsi que d’une campagne de sensibilisation auprès de la communauté elle-même, les commémorations prennent désormais toute leur place dans l’espace publique. A Lyon, Yves Ternon, historien « spécialiste du génocide arménien » pris la parole à la suite de cette marche.   Selon Jules Mardirossian,

Identifier clairement les besoins mémoriels de la population et bien réfléchir au mot d’ordre est capital, la communication devant s’adresser directement aux gens sans passer directement par les Etats même si les autorités publiques doivent elles aussi prendre leur part.

Enfin, notons qu’historiquement, La métropole de Lyon a tissé des liens forts avec l’Arménie. De nombreux rescapés du génocide s’y sont installés. La communauté arménienne de l’agglomération compte aujourd’hui 40 000 membres, ce qui en fait la troisième de France après Paris et Marseille. Cette communauté s’appuie sur un tissu associatif local très actif, fédéré par le CCAF (Conseil de coordination des organisations arméniennes de France).

Parallèlement, Lyon, jumelée avec la capitale Erevan, a multiplié ces dernières années les accords de coopération et les échanges économiques, notamment après le séisme qui a ravagé la région de Spitak en 1988.

Plus d’information sur l’histoire, les actions et événements de l’association sont à retrouver sur : http://www.france-armenie.fr/

Retrouvez également plus d’informations, le génocide arménien dans les grandes lignes ici : http://www.enseigner-histoire-shoah.org/outils-et-ressources/fiches-thematiques/les-autres-genocides-du-xxe-siecle/le-genocide-des-armeniens-1915-1916.html