« Paye (pas) ton gynéco », rapport du Haut Conseil de l’Egalité entre les femmes et les hommes : constat alarmant de la prise en charge gynécologique et obstétricale des femmes

La diffusion du documentaire sur YouTube « Paye (pas) ton gynéco » et la publication du rapport du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes « Les actes sexistes durant le suivi gynécologique et obstétrical : des remarques aux violences, la nécessité de reconnaître, prévenir et condamner le sexisme », relancent la polémique autour des violences faites lors des consultations gynécologiques et obstétricales.

A travers son court-métrage, Nina Faure libère la parole des femmes sur les violences qu’elles ont subies lors de leur consultation. Des violences qui se traduisent par des propos sexistes et injurieux, des gestes brusques – qui font mal, un manque d’empathie de la part des médecins, une violation de l’intimité de ces femmes, etc. Comportements et agissements qui pour certains peuvent se traduire juridiquement d’agressions sexuelles voire de viols (acte de pénétration forcée, sans consentement). Plus choquant encore, les réactions des représentants de la profession semblent minimiser le ressenti de ces femmes et de fait, des traumatismes provoqués.

Les réalités de prise en charge dénoncées par ce documentaire font pleinement écho à celles dévoilées dans le rapport du Haut Conseil à l’Egalité et notamment par l’identification de 6 types d’actes sexistes :

  • Non prise en compte de la gêne de la patiente, liée au caractère intime de la consultation ;
  • Propos porteurs de jugements sur la sexualité, la tenue, le poids, la volonté ou non d’avoir un enfant, qui renvoient à des injonctions sexistes ;
  • Injures sexistes ;
  • Actes (intervention médicale, prescription, etc.) exercés sans recueillir le consentement ou sans recueillir le consentement ou sans respecter le choix ou la parole de la patiente ;
  • Actes ou refus d’acte non justifiés médicalement ;
  • Violences sexuelles : harcèlement sexuel, agression sexuelle et viol.*

ource : rapport du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes « Les actes sexistes durant le suivi gynécologique et obstétrical : des remarques aux violences, la nécessité de reconnaître, prévenir et condamner le sexisme », page 4.

Ces enquêtes respectives font suites à une campagne de témoignages lancée en 2014 sur Twitter nommée « #PayeTonUtérus ». Performance aux allures médusante mais plus que nécessaire : plus de 7000 témoignages de femmes en 24h seulement ont été postés sur la toile.

Face à cet amer et révoltant constat, différents collectifs et groupes se sont vus naitre sur la toile afin de continuer à libérer la parole des femmes (collectif IRASF (Institut de Recherche et d’Actions pour la Santé des Femmes), la page Facebook SIVO (Stop à l’Impunité des Violences Obstétricales), le blog « je n’ai pas consenti », etc.).

Et pourtant, ce constat n’est pas nouveau à l’échelle nationale. En Amérique latine par exemple, le Venezuela (2008) suivi de l’Argentine (2009) ont défini et inscrit les violences obstétricales comme possiblement une forme de violence faite aux femmes – problématique appréhendée depuis environ 20 ans pour ces pays.

En ce qui concerne la France, ces violences s’inscrivent dans un cadre juridique (pages 34 à 36 du rapport du HCE, lien à la fin de l’article) qu’il est important de connaître pour faire  valoir ses droits et de fait, faire cesser ces pratiques et comportements qui ne peuvent être tolérées :

  • consentement systématique (lors d’un toucher vaginale, déshabillage, etc.),
  • arrêt des propos dénigrants sur l’aspect physique (poids notamment),
  • arrêt des propos porteurs de jugements sur l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre,
  • respect du non désir d’enfant ou arrêt du jugement sur l’âge favorable pour en avoir,
  • non culpabilisation lors d’un processus d’avortement,
  • respect du choix de la contraception,
  • arrêt des questions intrusives sur la vie sexuelle sans lien avec la consultation
  • Etc.,

Pour en savoir plus :

Paye (pas) ton gynéco  (pour soutenir le projet de Nina : https://www.lepotcommun.fr/pot/f0tqqlyf)

Rapport du HCE 

Communiqué de presse du HCE

#PayeTonUterus

Tumblr « Je n’ai pas consenti »