« BlaBlaCar doit introduire une clause de non-discrimination ! »

Agir pour l’égalité déplore la récente discrimination dont aurait été victime Madame Djema OUADA, en se voyant refuser l’accès au véhicule qu’elle avait réservé via le site BlaBlaCar au seul motif qu’elle portait le voile.

Cet événement vient rappeler que la plateforme communautaire payante de covoiturage BlaBlaCar ne fait, à aucun moment, mention d’une clause anti-discrimination dans son règlement. En effet « Les conditions générales », ainsi que la « Charte de bonne conduite » se contentent d’établir quelques règles, comme la ponctualité ou la propreté, en même temps qu’elles précisent que le conducteur doit s’être acquitté de toutes les obligations imposées par le Code de la Route (carte grise, contrôle technique…).

SOS Racisme Rhône appelle donc le site BlaBlaCar à prendre ses responsabilités. Le leader européen du covoiturage ne peut pas, et ne doit pas laisser ce genre de situation se répéter. Les discriminations sont définies par l’article 225-1 du code pénal.

Il nous paraît important que BlaBlaCar profite de l’occasion pour rappeler à ses utilisateurs que les discriminations sont interdites dans ce pays, que ceux qui les commettent s’exposent à des sanctions pénales pouvant aller jusqu’à 45 000 euros d’amende et trois ans d’emprisonnement. Publier une annonce afin de partager les frais du voyage ne revient pas au même que de prendre une personne en stop. On peut logiquement considérer qu’à partir du moment où il y a réservation et dédommagement afin d’effectuer un déplacement, le stade du simple service est largement dépassé et que les conducteurs utilisant la plateforme BlaBlaCar réalisent une prestation de service et ne peuvent par conséquent en refuser l’exécution pour un motif prohibé par la loi.

Au-delà du caractère légal, il en va de l’image de marque du site BlaBlaCar. Ce dernier prétend promouvoir « une pratique qui promeut les échanges entre personnes de milieux et d’origines différents », cet exemple prouve qu’il n’en est rien puisque, selon eux, le conducteur conserve son libre choix. En agissant pas concrètement contre ce genre de comportement BlaBlaCar ne fera que renforcer ce type de pratiques, contraire à l’éthique qu’ils mettent en avant. C’est pourquoi nous les invitons à mettre leurs actes en adéquation avec les principes qu’ils affichent en incluant une clause de non-discrimination dans leurs « conditions générales » et leur « charte de bonne conduite ». Agir pour l’égalité est disponible pour les accompagner dans cette démarche.