Charvieu-Chavagneux : Le Maire FN souhaite fermer la MJC de sa commune !

Coup de tonnerre encore une fois dans la commune de Charvieu-Chavagnieux en Isère ! En effet, le Maire apparenté FN, Gérard DEZEMPTE , a décidé de fermer la MJC de la communauté de commune dont il est le président. Malgré les recours engagés par la commune voisine de Tigneux, la décision de Gérard DEZEMPTE, Président de la communauté de commune, aurait été confirmée par le Tribunal Administratif et devrait être signifiée à la direction de la MJC le 30 juin prochain. Malheureusement, cela entraînerait l‘expulsion de l’équipe d’éducation populaire de cette MJC et l’épanouissement des enfants de la commune sera en partie menacé.

Vous pouvez soutenir la MJC et leurs actions :

Un rassemblement de soutien devrait être organisé par la MJC soyez attentif aux publication sur le site de la MJC : http://www.mjc-mpt38230.fr/

Signez la pétition SAUVONS NOTRE MJC : https://www.change.org/p/amandine-herin-sauvons-notre-mjc

Participez à l’événement facebook : https://www.facebook.com/events

Ce genre de pratique a déjà eu lieu dans d’autres communes de Maires issus du Front National, comme  le Maire FN de Mantes la Villes qui a fait fermer le centre social de sa ville, le Maire FN de Beaucaire a fait également fermer une Maison associative de Soutien scolaire; de même à Fréjus où le Maire FN a fait fermer un centre social et diminué de 67% les subventions, ou encore le Maire FN de Hayange qui veut expulser le secours populaire de sa commune.

 

Une affaire qui en rappelle d’autres…

 

Rappelons que M.DEZEMPTE n’en n’est pas à son premier coup dans sa commune en matière de discriminations, ou de rupture sociale… Le 8 septembre 2015, le conseil municipal avait adopté à l’unanimité une délibération jouant sans pudeur sur l’amalgame entre musulmans et terroristes afin d’accepter d’accueillir uniquement une famille de réfugié.es chrétien.nes :

Considérant, en premier lieu, que les chrétiens ne mettent pas en danger la sécurité d’autrui ; qu’ils n’attaquent pas les trains armés de kalachnikov, qu’ils n’abattent pas des journalistes au sein de leur rédaction et qu’ils ne procèdent pas à la décapitation de leur patron.

Le préfet de l’Isère avait alors saisit le tribunal administratif de Grenoble qui suspend l’arrêté en référé le 12 novembre 2015 :

L’association Agir pour l’Égalité était montée au créneau et avait déposé un recours en excès de pouvoir le 5 novembre 2015 afin de faire annuler définitivement l’acte. Le 20 Mars 2017,  le tribunal administratif de Grenoble avait fini par trancher en défaveur du conseil municipal de Charvieu-Chavagneux, précisant qu’il était impossible dans ces conditions de déroger au principe d’égalité sous prétexte d’une situation particulière dans laquelle se trouveraient les Chrétiens d’Orient. Le caractère discriminatoire de l’argumentation de Gérard DEZEMPTE, Maire de la commune avait été pointé par le Tribunal Administratif de Grenoble :

Il n’était pas fondé à soutenir (…) que les chrétiens réfugiés en France se trouveraient dans une situation différente des autres réfugiés pour leur hébergement, ni que la différence de traitement entre réfugiés résultant de la délibération serait justifiée par l’intérêt général.

Cette  décision de justice défavorable tomba alors que le maire de Charvieu-Chavagneux indiquait vouloir faire cesser les cours d’arabe et de turc dans les écoles primaires de sa commune.

Pour en savoir plus, il est possible de visionner le reportage suivant :

 

Et une rupture sociale qui s’accentue.

De plus, les témoignages se multiplient dans la commune au sujet de traitements différents accordés aux différentes populations. Il s’agit, par exemple, de refus d’accords de vente de terrains ou de maisons lorsque les acheteurs/ses sont musulman.es ou simplement ont l’outrecuidance de porter un prénom/nom à consonance étrangère. On se souvient notamment du scandale, en 2000, de l’histoire de la maison du couple Ghezzal : alors qu’ils allaient acquérir une propriété, ils apprennent par lettre que le maire a usé de son droit de préemption pour en faire un local associatif. Pourtant, ils découvriront quelques mois plus tard que la maison a finalement été vendue à un couple ayant un nom plus français (…). Ce n’est là qu’un exemple parmi d’autres. Les musulman.es de Charvieu témoignent de leur colère quant aux délais auxquels ils doivent faire face pour obtenir des logements (plusieurs années), alors que leurs voisin.es « français.es » (entendre ici, en fait, blanc.hes) reçoivent des réponses en quelques jours.

Pour finir, un incident notable est venu cristalliser les tensions entre les immigré.es notamment arrivé.es lors de la révolution industrielle, et les français.es « de souche » (néanmoins on sait bien à quelle point cette expression n’a de sens que pour les racistes qui la mobilisent). En effet, le 19 août 1989, à 7h du matin, une mosquée est détruite alors que 5 personnes sont encore dedans. L’une d’elles est d’ailleurs blessée. Avec le bâtiment, ce sont également les livres, les objets de culte, et l’histoire du lieu qui ont été réduits en poussière. M. DEZEMPTE fait état d’une erreur sur le bâtiment à abattre, assurant qu’il avait ordonné à une société de démolir l’aile sud des locaux désaffectés et non l’aile nord, réservée au lieu du culte. Pourtant, les tracts distribués pendant sa campagne étaient sans ambiguïté :

Avec Gérard Dezempte, il n’y aura pas de mosquée, vous garderez votre identité.

Gérard DEZEMPTE en est à son 6ème mandat, et a été constant dans ses positions racistes, avec une décomplexion qui laisse pantois.e. Il nourrit son discours d’une idéologie essentialiste déjà bien étudiée. On ne parle plus de hiérarchie de races, mais d’«ethnie», de «culture», d’«identité ethnique», ou encore de «spécificité culturelle» afin de justifier les différences de traitement, la xénophobie et le repli sur soi.

Contre cela, nous en appelons à la population du Nord Isère qui croit qu’il est possible grâce aux associations d’éducation populaire d’éduquer nos enfants aux valeurs de la République même dans une ville dirigée par l’extrême droite.

 

 

[Sources : Centre pour l’Égalité, Rue89 Lyon, Le Dauphiné…]