Séropositifs•ves, encore des discriminations à combattre.

En France, l’interdiction des soins funéraires pour les personnes séropositives a été enfin levée et sera effective à partir de janvier 2018. Une victoire pour les associations et pour ces personnes qui ne demandent d’être traitées comme tout le monde. La crainte que les professionnels de la mort puissent être contaminés malgré les consignes de sécurité a simplement justifié cette proscription. Celle-ci révèle une « sérophobie » encore trop présente de nos jours et une maladie qui reste taboue.

En 2017, on recense toujours des actes discriminatoires à l’encontre de ces personnes. Dans le secteur médical, certains se voient refuser des soins notamment dentaires ou gynécologiques ou bien subissent des comportements humiliants et sont traités différemment que les patients séronégatifs. Un comble pour ces professionnels de la santé censés s’occuper des patients sans faire aucune distinction selon leur déontologie. D’après le Huffington Post[1] : « 23,6% des personnes vivant avec le VIH disent avoir subi une telle discrimination en 2016. Et 10,2% ont déjà été confrontés au cours des deux dernières années à un refus de soin. » Des chiffres exposés par l’association AIDES lors d’une enquête[2] menés par des militants suite aux plusieurs plaintes reçues.

Jusqu’en 2015, l’entrée à l’Ecole nationale de la magistrature et à l’Ecole Polytechnique étaient refusées aux personnes séropositives. La raison était qu’elles ne possédaient pas les aptitudes physiques requises comme une durée de vie plus courte que celles des personnes séronégatives selon le référentiel « Sigycop ». Devenir policier, pompier ou encore militaire leur est quasi impossible car elles sont jugées inaptes sur le terrain. Le rapport publié par AIDES en 2015 « La face cachée des discriminations » affirment qu’il y a environ 500 000 postes fermés aux séropositifs•ves.[3]

Des refus qui s’étendent jusqu’aux prêts bancaires que certains ne voient d’autres solutions que de mentir sur leur état de santé. Des atteintes à la vie privée qui les empêchent continuellement de vivre une vie normale sans que tout tourne autour de leur maladie. Malheureusement, cette maladie taboue n’a pas de frontières et 40 pays[4] restreignent la durée de leur séjour voire interdisent leur entrée dans le pays. Des tests de séronégativité sont exigés, des interrogations sur les médicaments retrouvés dans les bagages… tant de mesures prises pour limiter les déplacements des personnes séronégatives. Ce n’est qu’en 2009 qu’Obama supprime ces restrictions puis au tour de la Chine en 2010.

 

N’oublions pas que le 1er décembre est une date-clé, celle de la journée internationale la lutte contre le sida, qui a pour but de sensibiliser sur cette maladie qui ne doit pas rester taboue ; dénoncer toutes les discriminations liées à cette maladie ; et enfin soutenir les personnes séropositives, leurs proches et les centres de recherches.


Sources :
[1] http://www.huffingtonpost.fr/2017/07/20/linterdiction-des-soins-funeraires-derniere-discrimination-des_a_23039096/

[2] http://sante.lefigaro.fr/actualite/2015/06/04/23809-tiers-dentistes-refuseraient-patients-seropositifs

[3] http://www.aides.org/rapport-discriminations-

[4] http://www.leparisien.fr/societe/les-touristes-seropositifs-indesirables-dans-40-pays-25-08-2014-4084521.php