Porter plainte : Quel accueil pour les femmes victimes ? – Le Groupe F et Paye ta police dénoncent

Plus de 500 témoignages de femmes en 10 jours seulement ; voici le déplorable mais indispensable constat des collectifs – @Payetapolice & @LeGroupe_F – faisant état d’une mauvaise prise en charge des femmes au sein des commissariats de police quand ces dernières portent plainte.

Culpabilisation, questions inappropriées sur les tenues vestimentaires, refus de plaintes ou encore banalisation des faits relatés ; tels sont les comportements « variés » de prise en charge qui se rajoutent à la terrible épreuve des violences sexistes et/ou sexuelles subies par les femmes.

Aller porter plainte n’est pas chose « aisée ». Car il est tout d’abord question d’un travail de remémoration des faits subis, de les relater au sein d’un discours qui se doit d’être « ordonné » pour s’assurer d’une prise de notes efficientes au sein du procès-verbal. Ultime étape avant la transmission des faits au Procureur de la République qui décidera de la suite à donner à la plainte.

Or, les centaines de témoignages recueillis en mars 2018 par le collectif « Le groupe F » et le Paye ta police montrent que cette procédure pénible car remémorative, s’accompagne le plus souvent de comportements sexistes et d’un déni des faits subis de la part de certains officiers. Un « mépris » qui n’est pas sans conséquences sur la psyché de ces femmes voire le devenir de leur plainte. C’est également « un message d’impunité » envoyé directement aux agresseurs soulignent les auteur.e.s de cette enquête.

Aussi et même si les plaintes pour viols et agressions sexuelles ont augmenté respectivement de 12 % et 10 % en 2017 par rapport à 2016 (statistiques du ministère de l’Intérieur), il ne faut pas oublier qu’en France, ce ne sont que 5% et 10 % des victimes de viol qui portent plainte. Et plus alarmant encore, seulement 1% à 2% des plaintes pour viol aboutissent à une condamnation des auteurs en Cour d’Assises. Ce dernier chiffre des plus inquiétants peut s’expliquer entre autres : soit par un classement des affaires, soit par leur requalification en « agression sexuelle » voire en « violences volontaires ». Requalification en correctionnel qui « efface » l’acte de pénétration forcée.

Pour en savoir plus :

Sur le travail engagé par @Payetapolice & @LeGroupe_F
https://twitter.com/hashtag/payetaplainte?src=hash&lang=fr

Sur la question du devenir des plaintes pour viols :

https://www.bastamag.net/En-France-moins-de-2-des-affaires-de-viols-aboutissent-a-une-condamnation-en