Ni homme, ni femme. Une personne intersexuée obtient l’état civil « neutre »

Cette personne porte un prénom masculin depuis 64 ans mais ne se sent ni homme et encore moins femme.

Pour la première fois en Europe, une personne intersexuée s’est vue reconnaître l’état civil « neutre » par le tribunal de grande instance de Tours en Indre-et-Loire.

Né avec les deux attributs génitaux, il est impossible pour cette personne de s’identifier à un sexe en particulier. Si cette décision de justice n’ouvre pas encore la voie à la reconnaissance d’un « troisième genre » il est cependant impossible de rattacher cette personne aux deux sexes existants.

Craignant l’ouverture d’un débat de société sur ce sujet, le parquet a fait appel de cette décision, l’affaire sera donc portée à nouveau devant les tribunaux à Orléans.

Classée parmi les DSD (Disorders of sex development) ou TDS en français (Troubles du Développement Sexuel), l’intersexuation rassemble les personnes disposant d’organes génitaux difficiles ou impossibles à définir selon les standards actuels. La personne concernée peut don avoir un vagin rudimentaire ainsi qu’un micro pénis mais de testicules, tout cela simultanément.

1.7% de la population française serait concernée par cet état de fait.
Les bébés intersexués sont à l’heure actuelle opérés dès la naissance et leur sexe est déterminé arbitrairement sans se soucier du bien-être de l’enfant mais de celui des parents et de la société qui ne prévoit que 2 cases possibles : homme ou femme.
Des opérations mutilantes associées à de lourds traitements hormonaux qui, selon l’intéressé(e) peuvent être source d’une profonde souffrance psychologique voire physique au quotidien.

Ce changement d’état civil représente une reconnaissance importante pour cette personne car cela lui donne enfin l’impression d’être reconnu par la société tel qu’elle est.  A condition bien sûr, que la société soit par la suite prête à la respecter pleinement.