Le harcèlement des femmes en politique ne nous fait pas rire.
Les affaires DSK et Baupin ont donné lieu à de nombreuses « blagues » dont font encore les frais des femmes politiques. Le fait que de tels sujets soient considérés comme étant matière à rire vient mettre en lumière les préjudices qui peuvent toucher ces femmes au quotidien. En réaction à une recrudescence du sexisme dans les milieux politiques, un collectif de collaboratrices parlementaires lancent un appel à témoignage via le site : https://chaircollaboratrice.com/
Un article du Monde revient sur cette initiative :
« L’ambiance générale est mauvaise, disons-le, dans les palais de la République. Pour peu que vous soyez une femme, une collaboratrice qui plus est, vous vous sentirez vite étouffée par les regards lourds, les sous-entendus graveleux et les réflexions humiliantes qui ne font rire que leurs auteurs.
Nous entendons chaque jour des anecdotes sur des situations inappropriées. Cela va de la simple (et très courante) remarque « Elle est belle ta robe dis-moi, elle te met bien en valeur, je ne suis pas sûr de pouvoir me concentrer ce matin » aux comportements déplacés, comme celui-ci : « Un midi, dans l’ascenseur avec des collègues. Un député entre. Il me déshabille du regard quinze fois… Une avalanche de coups d’œil salaces pendant les cinq étages qui restent à descendre. Je baisse les yeux, je me sens hypermal, je ne sais plus où me mettre, où poser mon propre regard. Arrivé en bas, un de mes collègues commente : “Ah bah dis donc, tu as plu au monsieur.” Oui, apparemment, pour certains, je ne suis que de la chair fraîche. »
De façon épisodique, avec notamment l’affaire Baupin, l’affaire Tron, l’affaire DSK, et l’actuel cas Baylet, le monde politique s’insurge contre l’un de ses membres qui aurait simplement « dérapé ». Ces affaires sont des cas extrêmes de harcèlement ou d’agression sexuelle, mais les propos et agissements sexistes sont le quotidien des femmes en politique, qu’elles soient élues ou collaboratrices. »
Vous pouvez lire l’article dans son intégralité à l’adresse suivante : http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/10/17/sexisme-le-harcelement-en-politique-doit-etre-pris-pour-ce-qu-il-est-une-realite_5014766_3232.html