Inde, vers une dépénalisation de l’homosexualité

Lundi 8 janvier, la Cour Suprême indienne reconsidère un article du code pénal sur l’homosexualité existant depuis le milieu du 19ème siècle.   

L’article 377 du code pénal datant de la colonisation britannique mentionne que les personnes ayant  « un rapport charnel contre l’ordre de la nature avec un homme, une femme ou un animal » encourent des peines de prison allant jusqu’à la perpétuité. La Cour Suprême ajoute « qui bannit tout rapport autre que la pénétration vaginale, viole les droits garantis par la Constitution » que sont « la liberté individuelle, la protection de la vie privée, le droit de ne pas être victime de discrimination et l’égalité devant la loi ».

Abrogé en 2009 par la Haute Cour de Dehli, il a été réhabilité par la Cour Suprême en 2013 estimant qu’il n’appartient pas au pouvoir judiciaire de prendre cette décision mais au pouvoir législatif. Désormais le réexamen par ce dernier montre une volonté de changer les mentalités « la morale change au fil des générations », « la loi doit s’adapter aux réalités de la vie ». Même si les associations de défense des homosexuels n’ont pas relevé de cas d’emprisonnement ces quatre dernières années, elles ont, en revanche, dénoncé, sans relâche, la pression exercée sur les homosexuels particulièrement par la police. La Cour suprême considère que « personne ne devrait jamais rester dans un état de peur » selon son orientation sexuelle.

La dépénalisation de l’homosexualité est un grand pas pour ce pays, gouverné par les nationalistes hindous conservateurs. Cependant, le sujet reste encore sensible même s’il ouvre à d’autres débats tels que le « droit à l’amour ». En effet en Inde, « l’amour est encore souvent perçu comme une transgression », l’Hindustan Times (journal quotidien indien) souligne que celui-ci doit être « vécu avec la caste, la classe sociale, le genre et la religion qui conviennent, avec l’approbation des parents, de la communauté et de la justice ».


Manvendra Singh Gohil est un prince indien et qui est également le premier membre d’une famille royale gay. Il est devenu depuis, l’une des icônes gays dans le monde. Dans les années 2000, il crée sa propre fondation qui œuvre pour la communauté LGBTQ, Lakshya. « Les droits des homosexuels ne peuvent pas uniquement l’emporter dans les tribunaux. Il faut aussi qu’ils se développent dans l’esprit et le cœur des gens ».