Face au FN : l’urgence démocratique

Pour un vote d’élimination du FN aux élections présidentielle et législatives qui engagera les electeurs/trices autant que les candidat.e.s.

Une seconde fois en 15 ans l’extrême droite, xénophobe et raciste est aux portes du pouvoir dans le cadre d’une élection démocratique. Un danger énorme pour des millions de Français et pour les étrangers vivant en France, mais aussi pour l’Europe et le monde. Encore une fois, le 7 mai prochain nous devons faire barrage à l’extrême droite.

A chaque élection depuis 2002 la même mécanique est en place : un premier tour où la bataille des idées est prise en otage par la menace du vote utile et un second pour faire barrage au Front National. Dans les deux cas, nous devons voter par défaut face à la menace de l’extrême droite. Les élections législatives qui suivent sont d’une mécanique implacable qui permet aux partis de gouvernement de garder une écrasante majorité des sièges à chaque renouvellement quel que soit le résultat.

Si jusqu’à aujourd’hui ce système a permis aux partis de gouvernement de se maintenir au pouvoir, la mécanique s’enraye. Combien de fois les électeurs/trices accepteront de signer des chèques en blanc à des candidat.es qui une fois élu.es oublient les conditions de leur élection? L’amnésie de Jacques CHIRAC qui a ignoré les millions de citoyens.nes qui ont voté pour lui en 2002, a laissé des marques. Pire, rien n’a été fait depuis pour répondre aux craintes annoncées à cette occasion par l’électorat du Front National et des millions d’abstentionnistes : disparition des services publics dans les quartiers populaires et les zones rurales ; désertification des campagnes ; baisse considérable du pouvoir d’achat; augmentation des délocalisations ; injustice sociale; chômage de masse chez les jeunes et les non diplômés, etc… Les mêmes qui brandissent la menace du Front National aujourd’hui, n’ont rien fait quand ils étaient au pouvoir pour répondre aux problèmes de ces électeurs/trices.

Le vote utile est ainsi dénaturé et manipulé à des fins électoralistes. Aujourd’hui et nous le voyons depuis le 23 avril dernier, beaucoup de citoyen.nes ne veulent plus participer à ce piège d’un vote utile qui n’engagerait que les électeurs/trices. Cette mécanique conduit inexorablement au renforcement du Front National et à sa victoire le 7 mai prochain ou dans cinq ans.

Nous ne signerons pas de chèque en blanc au candidat Macron, ni à aucun.e autre candidat.e aux élections législatives.
Nous appelons à un vote d’élimination du Front National à court et moyen terme qui engagera autant l’électeur/trice que le/la candidat.e qui en bénéficiera.

Face au danger du Front National, nous demandons des garanties aux candidat.es. face à l’urgence démocratique dans laquelle nous nous trouvons.
Ce système électoral est à bout de souffle et conduit sans retour à une prise en otage des institutions par l’extrême droite. Il y a urgence à renouveler le fonctionnement de notre démocratie et de la rapprocher des citoyen.nes condition sinéquanone de la mise en échec du Front National.

C’est pourquoi nous demandons aux candidat.e.s aux élections présidentielle et législatives de s’engager à réformer le système électoral de la 5ème République pour renforcer la parole des citoyen.ne.s :

1. instauration d’une proportionnelle partielle ou intégrale aux élections législatives et présidentielles
2. non cumul des mandats, y compris dans le temps
3. représentation de toutes les catégories socio-professionnelles aux élections
4. éthique, transparence et lutte contre corruption

Aussi nous appelons à ne pas simplement demander aux électeurs/trices de prendre leurs responsabilités quand aucune réponse sociale n’est apportée par ceux/celles qui prennent les décisions. Les personnes et les territoires oubliés ne doivent plus l’être. C’est pourquoi nous ne pouvons pas nous satisfaire d’une politique de rigueur qui ne fait que creuser le fossé entre les riches et les pauvres.

Pour en finir avec le vote Front National, il faudra aussi renforcer les services publics et non réduire le nombre de celles et ceux qui les assurent sur l’ensemble du territoire.

En finir avec le spectre d’un code du travail trop large alors que dans le même temps nous est proposé le renforcement des accords d’entreprise qui rendrait le droit du travail encore moins lisible.

Enfin, rompre avec des politiques de l’offre sans contreparties qui ne bénéficient ni à l’entrepreneuriat ni à la création d’emploi mais simplement à la baisse des cotisations sociales qui pourtant sont nécessaires au bon fonctionnement de notre système de sécurité sociale.