Dans les campagnes lyonnaises, A.R.T.H.U.R. se mobilise pour aider les demandeur.ses d’asile !

arthur

Le 29 novembre dernier, nous avons eu la joie et la chance, avec les marcheur.ses du Tour de France de l’Egalité de la Maison des potes, de rencontrer un membre de l’association ARTHUR de Thurins ainsi qu’un couple de demandeur.ses d’asile accompagné et soutenu par cette association. Notre petit groupe fut chaleureusement accueilli et cette rencontre fut pour chacun.e d’entre nous l’occasion de découvrir comment un ensemble de personnes de bonne volonté – et confrontées à une détresse humaine – pouvait s’organiser efficacement, sans avoir nécessairement de formation ou de compétences spécifiques préalables, afin de venir concrètement en aide à une famille en difficulté. On leur laisse la parole pour expliquer leur démarche :

Parce que le mot humain, pour nous, n’est pas un vain mot, parce que voir des familles dormir dans la rue nous est intolérable, parce que la solidarité nous semble une valeur incontournable, parce que chaque être humain a droit au respect, la situation dramatique des réfugiés a suscité un élan collectif dans notre commune.

Un groupe de citoyens et d’élus Thurinois a pris contact avec des personnes de communes avoisinantes ayant eu la même démarche, et favorisé une rencontre avec Forum Réfugiés.

Suite à cela, nous avons  créé une association loi 1901 nommée ARTHUR (Accueil de Réfugiés à THURins).

Cette association a pour objet de venir en aide aux personnes en situation de précarité, et spécialement aux personnes migrantes réfugiées, en leur proposant un accompagnement vers le travail, le logement et en les assistant dans l’exercice de leurs droits sociaux et fondamentaux (article 2 des statuts de l’association).

(Pour en savoir plus, on vous conseille d’aller voir sur leur site : http://accueilrefugiesthu.wixsite.com/lesite)

L’association ARTHUR fut créée en avril dernier pour venir en aide à un couple avec deux enfants dont la demande d’asile avait été déboutée en première instance, et qui se retrouvait donc sans soutien ni ressources, et sans possibilité de travailler ou de se loger en attendant de pouvoir déposer un recours. Ce sont alors une trentaine de personnes, rassemblées autour du refus de laisser tomber cette famille isolée et dans le dénuement, qui se sont organisées en une structure officielle afin de se donner les moyen d’une aide concrète. Jean-Marc Blanc, ancien agriculteur désormais à la retraite et membre de l’association, nous explique : « La commune de Thurins est peu confronté à la population migrante, et il a fallu apprendre sur le tas. » Ce sont donc dans des domaines aussi divers que les droits sociaux et juridiques, la scolarisation des enfants, l’apprentissage de la langue française, ou encore la gestion médicale, que les membres se sont formés afin de pouvoir soutenir le couple dans toutes ses démarches quotidiennes et administratives. Concrètement, l’association fonctionne avec une organisation collégiale et se réunit tous les mois en assemblée plénière. Chaque groupe expose alors les difficultés qu’il a pu rencontrer afin de discuter ensemble des moyens de les résoudre.

Nous avons également pu échanger avec le couple de réfugié.es qui ont désormais un logement, suivent régulièrement des cours de français pour améliorer leur maîtrise de la langue et cherchent du travail. Leurs deux enfants sont scolarisé.es et s’intègrent bien à la vie de la commune. Les démarches administratives de recours sont en train d’être menées, et tout n’est pas encore gagné, mais les deux parents se montrent patient.es et courageux.ses. Cette famille est, avec le temps, devenue amie des membres de l’association, et Jean-Marc commente, à propos de cette aventure qui dure depuis maintenant 8 mois :

Finalement, tout le monde est gagnant dans cette démarche. Aujourd’hui, les gens de l’association connaissent bien la famille et elle nous apporte autant que l’inverse.

De plus, il constate que le projet a eu un effet de cohésion positif du groupe autour d’une cause commune. Des gens qui ne se connaissaient pas forcément au départ ont appris à travailler ensemble, unis autour du même horizon de solidarité et de fraternité. Rencontrer ces personnes – les réfugié.es et les membres de l’association – permet de réaliser qu’une action concrète et bénéfique est possible à toute échelle. Il a été possible de venir en aide à une famille qui risquait de se retrouver à la rue, parce que des gens – qui n’étaient pas forcément du milieu militant ou associatif à la base – ont su consacrer du temps et de la volonté pour résoudre une situation qu’ils jugeaient inacceptable. Cela nous apprend peut-être que notre travail de militant.es ne réside pas seulement dans la critique d’un système – dont on voit certes de plus en plus les limites – mais aussi dans la mise en place de contre-modèles efficaces à échelle locale sur tout le territoire, afin de développer d’autres formes d’organisations et de solidarités qui pourraient prendre de plus en plus d’ampleur à l’avenir.

Si vous n’avez pas le temps ou les moyens de créer votre propre association, pourquoi ne pas songer à vous investir dans celles qui existent déjà près de chez vous ? Et sinon, pourquoi ne pas les soutenir financièrement ? ARTHUR a d’ailleurs besoin de fonds pour continuer à épauler et accompagner à la famille de réfugié.es. Pour les aider, vous pouvez envoyer vos dons ou leur acheter du fromage ! On laisse le lien juste là : http://accueilrefugiesthu.wixsite.com/lesite/nous-aider

A bon entendeur !